Résumé
Ce workshop a un objectif double :
1) Rassembler l’ensemble des responsables nationaux du réseau FRIPON, en présentiel pour les Européens et en distanciel pour le Chili, le Canada, le Sénégal et les nouveaux pays. La dernière réunion plénière s’est tenue à l’Observatoire de Paris en 2019 et un workshop technique a eu lieu à Bruxelles en 2022. Le but de cette réunion est donc de partager nos expériences nationales pour envisager une évolution du réseau (organisation, évolution du « hardware », financement, utilisation des données, etc..). Ceci est fondamental pour la gouvernance et l’expansion du réseau.
2) Un certain nombre des spécialistes de la science des météores et des météorites seront également invités pour aider au développement scientifique du réseau. Il y aura notamment Marc Fries (NASA) qui a participé à toutes les recherches menées aux États-Unis ces 15 dernières années en traitant les données des radars de pluie. Utiliser ces données radar est fondamental pour améliorer nos chances de retrouver des météorites.Il y aura aussi Maria Gritsevich de l’Université d’Helsinki, spécialiste du calcul de « dark flight » et de zone de chute. Nous prévoyons de convier le responsable des radars de pluie de météo France avec qui nous avons commencé à travailler. Des domaines annexes mais importants seront également abordés : mesure de la pollution lumineuse, détection des traînées d’avion.
Le réseau FRIPON (Fireball Recovery and Inter-Planetary Observation Network) a été financé par l’ANR de 2015 à 2018 afin de détecter et caractériser les bolides au-dessus de la France. Il se compose de 180 caméras et 25 récepteurs pour la détection radio, et couvre une superficie de 1,5 × 10^6 km2. Le réseau permet ainsi de caractériser la matière interplanétaire de 1 centimètre à 1 mètre, en particulier de déterminer l’orbite de chacun de ces objets pour remonter à de possible corps parents (Colas et al 2020). L’efficacité d’un réseau d’observation de bolides étant proportionnelle à sa surface, le réseau a été étendu à l’Europe pour multiplier les détections et être concurrentiel par rapport aux autres grands réseaux (DFN en Australie, NASA Fireball Network aux Etats Unis).
Le projet FRIPON a été conçu également pour contribuer à l’effort mondial pour récupérer des météorites fraîches. Il est couplé en France avec le programme de science participative Vigie-Ciel, dont l’objectif est d’impliquer le grand public dans la recherche de météorites afin d’améliorer leur taux de récupération. Le réseau a permis de récupérer ses premières météorites en Italie (Cavezzo, 2020), en Autriche (Kinberg, 2020) et en Angleterre (Winchcombe 2021).
Utilisation des données des radars météo et calcul des zones de chutes :
Les données des radars météo sont fondamentales pour la trouvaille des météorites au sol, car elles permettent de diminuer drastiquement la zone de recherche. Pour cela, il faut compléter l’analyse des données optiques issues des détections des caméras FRIPON par celle des échos radars des objets le long de leurs trajectoires. Ces deux jeux de données sont complémentaires, car les données optiques permettent de détecter les objets jusqu’à 120 km d’altitude et le début du vol dit « sombre » (vers 20 km), tandis que les radars météo permettent de les suivre jusqu’au sol et d’améliorer la position de la zone de chute. Aux États-Unis, les données radar sont en accès libre et leur exploitation a permis de contribuer à retrouver plus d’une météorite par an. La dernière en date est celle de Muskogee (Oklahoma, USA), retrouvée grâce aux calculs de Marc Fries (https://www.strewnify.com/y20230120_09z_15s/).
Météo France vient de fournir à l’équipe FRIPON un échantillon de données obtenues par les radar Français pour certaines chutes observées par le réseau FRIPON. Pour les exploiter, l’expérience de Marc Fries sera précieuse.
Dernière modification le 9 mai 2023